Clap de fin pour les travaux de dévégétalisation

Les travaux de dévégétalisation des îles et de la rive droite en aval du Pont Régemortes viennent de s’achever après un mois de travaux. Localisés dans le Domaine Public Fluvial, dont la Direction Départementale des Territoires (DDT) est gestionnaire, et au sein du périmètre Natura 2000 Val d’Allier 03, ils présentent de nombreux enjeux. En concertation et en collaboration avec la DDT, un contrat Natura 2000 a pu être mis en place pour restaurer le milieu et fait suite aux travaux ayant déjà eu lieu précédemment, pilotés par la DDT. Ces travaux ont pour objectifs :

  • De participer à la réduction du risque d’inondation et d’améliorer l’écoulement des eaux. En effet, une étude a montré que sur ce secteur précis la présence importante d’arbres élèverait, en cas de crue, la ligne d’eau de 10cm ce qui inonderait les rues avoisinantes avec de nombreuses conséquences économiques.
  • De favoriser les habitats propices à la nidification des sternes, ces oiseaux migrateurs qui reviennent chaque année sur les îles du Pont Régemortes. La colonie présente à cet endroit est la plus importante de la rivière Allier et les sternes ont besoin d’un substrat sans végétation pour installer leurs œufs à même le sol.
  • De contribuer à une image paysagère caractéristique des bords d’Allier, avec les monuments de la ville en arrière-plan.

Les travaux portés par le Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier (CEN Allier) en partenariat avec la DDT, ont été réalisés par l’entreprise Buisson spécialisée dans les zones difficiles d’accès. Ces travaux ont consisté à un enlèvement de la végétation, surtout des saules et peupliers, à l’aide d’une pelle araignée, puis à un travail du sol par un cultivateur attelé à un tracteur afin de niveler le sol et de casser les dernières souches. Les travaux ont ainsi permis l’enlèvement de 77 bennes de matière végétale qui a ensuite été broyée. 24 bennes de broyat ont été exportées et acheminées auprès d’un agriculteur local qui s’en servira en complément de fumier pour amender ces parcelles. Cette opération permet également d’optimiser les conditions d’installation d’une végétation basse pionnière, caractéristique des bords d’Allier.

A l’issue des travaux, il est possible de voir que certaines zones n’ont pas été traitées. Il s’agit de zones sensibles qui avaient été mises en exclos afin de ne pas les impacter. Ces zones contenaient des milieux d’intérêts comme les pelouses à orpin, ces petites plantes grasses typiques des bords d’Allier, ou à contrario des plantes exotiques comme la renouée du Japon. Si les engins avaient touché la renouée cela aurait facilité son expansion sur le site. Certains exclos correspondent aussi à des vestiges archéologiques d’anciens ponts. Les travaux ont ainsi permis de découvrir de nouveaux vestiges de pont. En accord avec les conseils d’un archéologue ces zones sensibles n’ont pas été traitées pour les préserver.

Des travaux plus légers d’entretien du sol se dérouleront en 2021 et 2022, et une réflexion est en cours avec Moulins Communauté notamment pour une gestion plus pérenne de la zone, et ce dans le cadre des mesures compensatoires du second pont de Moulins.