Ce début d’année a été riche en projets autour des amphibiens. Il faut dire que la moindre douceur hivernale sort de leur torpeur ces endormis qui sont aujourd’hui fortement menacés. Il est donc important de poursuivre les actions de sensibilisation autour des grenouille, crapauds et autres tritons, pour que chacun puisse agir, à son échelle, à leur préservation !
L’Opération crapauds à Meillers, dans le bocage
A la suite des différents projets de crapaudromes ces dernières années le long de la départementale 73 à Meillers et afin de tenter de comprendre pourquoi la population d’amphibiens a chuté entre 2019 et 2024, le Conservatoire a choisi de mener une « Opération crapauds » consistant à venir observer en direct la migration des amphibiens lors des premières nuits douces et humides de 2025, favorables au réveil des crapauds. Une quinzaine de bénévoles s’est relayée afin d’accompagner le CEN Allier lors de ces comptages. Malheureusement, les craintes émises en 2024 ont pu être confirmées : malgré 4 passages sur le site, très peu d’amphibiens ont pu être observés traversant la départementale.
Pour clôturer cette opération 2025, une ultime soirée d’observation, sous forme de balade, a été proposée sur le site par le CEN Allier. Les 26 participants ont suivi le guide Romain DESCHAMPS, chargé d’études et de communication, et ont eu la chance d’observer d’abord de nombreuses larves de salamandre tachetée dans un petit ruisseau forestier. Puis, c’est un crapaud commun qui attendait les promeneurs dans la forêt, suivi d’un autre, et encore un autre… Jusqu’à l’étang, apothéose de la soirée ! Une soixantaine de crapauds, tantôt chantant, tantôt vadrouillant, accompagnés de grenouilles agiles et leurs pontes (plus d’une trentaine !) ont permis de clôturer la soirée, sous l’objectif de la caméra de France 3 venu immortaliser le rendez-vous.
Si la cause du déclin important des populations d’amphibiens à Meillers ne peut être connue à l’heure actuelle, il est cependant possible d’avancer plusieurs hypothèses :
- Les années récurrentes de fortes sécheresses et températures entre 2019 et 2024 peuvent avoir impacté les amphibiens qui ont besoin de conditions fraîches et humides pour leur survie. Un quasi assec de l’étang avait d’ailleurs été observé en 2019, pouvant impacter les chances de survie des têtards et jeunes amphibiens.
- Les amphibiens sont sensibles aux parasites, comme certains champignons qui causent de très importantes pertes lorsqu’ils arrivent au sein d’une population. Cette hypothèse n’est pas exclue bien que les observations de la soirée du 19 mars 2025 laissent peu de place à cette probabilité.
- Les changements climatiques entraînent un décalage chez les espèces dont le cycle biologique est lié aux températures (migration, développement, reproduction). Il est possible que la migration prénuptiale des amphibiens, dépendante des premières températures crépusculaires douces de l’année, ait été décalée. Les crapauds traversant il y a quelques années à la tombée de la nuit au mois de mars, vers 19h, peuvent avoir décalé leur réveil fin janvier-début février, période à laquelle le soleil se couche vers 17h30-18h. Or en fin d’après-midi, le trafic routier sur la départementale peut être plus dense (pouvant correspondre à une sortie de travail des usagers de la route), à la différence du début de nuit, entraînant de plus gros risques d’écrasement pour les crapauds.
Balade au micro de Ici Pays d’Auvergne à Echassières
Christophe NOISEUX, journaliste, a suivi Romain DESCHAMPS autour de deux mares récemment restaurées pour partir à la rencontre des amphibiens, et notamment des tritons, bien méconnus du grand public. L’occasion d’un belle balade H2O que vous pouvez retrouver au lien ci-dessous :
A la découverte des tritons en compagnie de Romain DESCHAMPS du CEN Allier