Le CEN Allier travaille en partenariat avec de nombreux éleveurs sur les bords d’Allier pour la préservation et l’entretien de milieux ouverts sur et autour du Domaine Public Fluvial (DPF). En effet, pratiqué de manière extensive, l’élevage peut permettre l’entretien de milieux naturels et contribue à la préservation d’une mosaïque d’habitats naturels (gestion des zones herbagères, limitation de l’embroussaillement) et au maintien de zones d’écoulement des eaux lors des épisodes de crues. Par ailleurs, l’activité d’élevage est garante du maintien des surfaces prairiales dans la plaine alluviale, au-delà du DPF.
Les milieux ouverts et pastoraux, très présents sur le val d’Allier bourbonnais, ont régressé ces dernières décennies du fait des évolutions hydro-morphologiques de la rivière et de l’évolution des activités humaines sur les plaines alluviales.
Sans remettre en question la présence de zones de culture dans la plaine, il apparait utile de s’interroger sur l’avenir de l’élevage sur le Val d’Allier et les moyens à mettre en œuvre pour assurer le maintien d’une activité pastorale aux abords de la rivière et plus largement sur la plaine alluviale. Le rôle de l’élevage, en termes de préservation de la qualité de la ressource en eau, de préservation d’un patrimoine naturel et d’un paysage diversifié et de préservation de zones facilitant l’écoulement des eaux en cas de crue, est reconnu aujourd’hui et doit être mieux pris en compte et valorisé.
Le CEN Allier, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de l’Allier, a souhaité dans cet objectif approfondir ses connaissances sur la viabilité économique et sociale de l’activité d’élevage sur la plaine alluviale du Val d’Allier (contraintes socio-économiques interférant sur l’activité d’élevage, critères de viabilité économique de l’activité de polyculture-élevage, ….), à travers une étude menée dans le cadre du contrat territorial Val d’Allier Alluvial. Pour cela Gwenaëlle GODEFROY, stagiaire au CEN Allier, a pu réaliser au cours de l’été une enquête auprès d’une trentaine d’agriculteurs du val d’Allier.
Une journée d’échange a été co-organisée par le Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier – CEN Allier et la Chambre d’agriculture de l’Allier le 26 septembre dernier, dans le but de partager les premiers résultats de cette étude et échanger sur cette thématique et d’évoquer la valorisation de la ressource en herbe pour améliorer l’autonomie des exploitations. Le Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire a présenté l’expérience Pasto’Loire, qui vise à maintenir voire étendre le pâturage comme mode d’entretien des bords de Loire en région Centre-Val de Loire.
Une trentaine de participants, parmi lesquels des éleveurs et des élus du val d’Allier, ont pu ainsi échangé en salle à Varennes-sur-Allier le matin et lors d’une visite d’exploitation à Paray-sous-Briailles l’après-midi.
Il ressort notamment de ces échanges la nécessité de mieux valoriser les rôles fondamentaux de cette activité agricole pour l’avenir du val d’Allier.