Quel monde étrange mais passionnant que celui des chauves-souris. Très souvent victimes de leur réputation, peu de gens savent vraiment ce qu’il retourne de leur vraie nature. Aussi inoffensives qu’utiles, elles sont un maillon important de l’équilibre écologique.
Le Conservatoire en partenariat avec l’association Chauve-Souris Auvergne mène des suivis des colonies de reproduction, notamment pour le Grand murin, espèce qui trouve son bonheur dans les combles des bâtisses, et notamment de plusieurs écoles du département. Cette année, les premiers retours de suivis indiquent une hausse notable des effectifs puisque le record a été dépassé avec un peu plus de 900 individus (dispersés sur plusieurs colonies). Ce chiffre est la récompense d’un travail assidu pour protéger les lieux de reproduction : sensibilisation auprès des usagers, nettoyage du guano (excréments de chauve-souris) en hiver et valorisation de cet engrais naturel auprès des parents d’élèves, aménagements pour permettre la bonne cohabitation de l’espèce et de l’homme.
La biologie des chauves-souris est complexe. Malgré leur allure de rongeurs volants, elles sont loin de posséder le potentiel reproducteur des campagnols ou des souris. En effet, les femelles ont un unique jeune par an, ce qui explique qu’elles soient au centre d’autant d’attention. La moindre perturbation de la colonie peut entrainer une perte lourde sur la population. Sans compter que, au-delà des sites de reproduction, les chauves-souris doivent faire face à bien d’autres menaces : trafic routier, utilisation de pesticides et insecticides, chats domestiques, régression des prairies et des haies bocagères (constituant leurs territoires de chasse)… Tout comme de nombreuses autres espèces, la protection des chauves-souris passe donc par la préservation globale de notre patrimoine, en lien avec nos activités.
Photo : Colonie de Grand murin © CEN Allier