Nous l’avons espérée en 2016, c’est finalement en 2017 qu’elle a décidé de se montrer. La Damasonie étoilée ou Etoile d’eau (Damasonium alisma) est une plante de milieu humide de la famille des Alismataceae. Comme son nom l’indique, elle se caractérise par ses fruits en forme d’étoile à 6 branches. D’écologie assez complexe, c’est une espèce dite « à éclipse », c’est-à-dire qu’elle peut disparaitre plusieurs années en attendant des conditions plus favorables pour réapparaitre. Son milieu de prédilection est le bord exondé (asséché en été) d’une mare ou d’une boire (bras mort déconnecté du lit principal) sur un sol composé de sable-gravier, galets et d’un peu de vase.
Historiquement présente sur une dizaine de communes à travers l’Allier, la transformation de son habitat a entrainé sa raréfaction, ne la cantonnant plus qu’à 3 stations dans les années 2000, en Sologne Bourbonnaise. La dernière observation de l’espèce remontait à 2014 où 4 pieds avaient été trouvés sur deux mares. Des prospections menées chaque année depuis lors sur les stations connues n’ont pas permis de revoir les étoiles si typiques de cette plante… jusqu’en 2017 ! 2 pieds ont été observés début août sur une des mares de 2014, chacun portant des fruits vigoureux nous donnant l’espoir d’une reproduction et d’un maintien de l’espèce à condition que l’on préserve l’habitat.
L’Etoile d’eau est le sujet d’un Plan Biogéographique d’Actions et de Conservation (PBAC) pour la flore menacée du Massif central porté par le Conservatoire Botanique National du Massif central (CBNMC). Avec cette seule station connue dans la région, l’Etoile d’eau est une des plantes auvergnates les plus rares.
Espérons que les graines produites par ces deux individus permettront une installation durable de l’espèce et que le plaisir nous sera rendu de la voir de nouveau l’an prochain en plus grand nombre !
Photo : Etoile d’eau en 2017 © CEN Allier